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J'ai cette faculté bien pratique de pouvoir occulter la terre entière quand un livre a réussi à me passer la corde au cou, me traînant dans les méandres de l'esprit torturé de son histoire. Bain de foule à la sardines style, accordéonistes mal accordés ou fumée noire et odeurs de dinde brûlée n'ont pas raison de cette bulle hermétique qui n'éclate qu'une fois percée de l'intérieur. 

J'aurais tout aussi bien pu être la dinde passée du mode rôtissoire au mode crématoire dans le four de la cuisine que je n'aurais pas senti la différence, tant j'étais absorbée dans les cours de potion du professeur Rogue en compagnie de ce cher Harry. (: Il aura fallu que l'on me fasse remarquer que "le four brûle dans la cuisine" et qu'une "fumée noire te fait coucou, juste au-dessus de ta tête dans le fauteuil confortable du salon" pour que je perce la bulle et me rende compte que... rien, je n'avais rien vu / senti / entendu. J'avais 16 ans. 

Aujourd'hui, je me plais à déployer les ailes de papier noircies par les caractères de l'imprimerie au cœur du tumulte général : en plein métro, heures de pointes comprises. 

Les trois minutes d'attentes interminablement longues ? Elles reprennent leur place sur le sablier de la journée : trois grains de poussière soufflées en quelques pages de suspens insoutenable. 

Mary Higgins Clark m'accompagne fréquemment six pieds sous terre, dans la carriole métallique qui file bruyamment sur ses rails. Le dernier en date, une petite pépite : Dans la rue où vit celle que j'aime. Une couverture au motif désuet, une mise en bouche appétissante, et me voilà emportée dans le tourbillon infernale de la lecture. 

Au XIXème siècle, trois jeunes filles ont disparu. Un siècle plus tard, une découverte surprenante : un squelette de 1891 près du corps d'une jeune fille qui s'est volatilisée quelques années plus tôt. Coïncidence ? C'est ensuite le tour d'une seconde... quelqu'un reproduirait-il le schéma du meurtrier de XIXème ? Meurtrier jamais attrapé d'ailleurs. Les journalistes soufflent une idée : se serait-il réincarné ? Emily Graham, ancêtre de la première victime de 1891, emménage dans cette ville qui cachent bien des secrets. Quelque part, dans la nuit, un homme l'observe, la prend en photo, et se délecte de sa peur lorsqu'il dépose les clichés sous sa porte... 

Tandis que je vous laisse avec cette intrigue finement menée, je m'en retourne à mon métro et ma bulle littéraire : Les démons de Dexter, troisième tome de la sanglante saga littéraire. On en reparle quand j'aurais tourné la toute dernière page. ^^

6 commentaires:

  1. J'ai toute une collection de Mary Higgins-Clark. J'ai le tien justement ;-)

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    1. Lequel tu me conseillerais maintenant ? ^^ (j'en ai lu pas mal mais elle en a tellement écrit qu'il en reste beaucoup à lire. ^^ )

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  2. Je trouve plus facile de lire dans le train que chez moi, ça me permet comme toi de me mettre dans ma bulle :)

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  3. Je fais la même ! Jadore lire dans le tram ou métro ! La bulle reste et ça fait du bien !! On se retrouve dans une sorte de seconde dimension ^^ Bon des fois j'ai loupé des arrêts comme ça mais pas grave ! Le bonheur de découvrir l'intrigue est 1000 fois meilleure :p

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  4. J'ai du mal à lire dans le métro, sûrement parce que j'ai peur de louper ma station une fois prise dans ma lecture...:)

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  5. J'adore ce moment où tu sais que tu vas pouvoir prendre du temps rien que pour toi, pour te plonger dans une histoire hypnotisante... Comme je travaille à la maison, pas de trajet en transports ; du coup, je me rattrape dans mon bain ! ;)

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